OESTRONE – OESTRADIOL

Définition – physiologie
Chez la femme en période d’activité génitale, l’oestradiol représente le principal œstrogène synthétisé par l’ovaire. L’oestrone est produite en plus petite quantité, en partie par une voie de synthèse périphérique au départ de l’androstènedione.
La synthèse des œstrogènes est réalisée par aromatisation des précurseurs androgéniques :
Testostérone → Oestradiol, Androstenedione → Oestrone).
L’oestradiol circule associé principalement à la SHBG (Sex-Hormone-Binding-Globulin), la même protéine qui lie la testostérone.

Chez la femme enceinte, le taux d’oestradiol et d’oestrone croît considérablement. Au cours des semaines, le placenta devient la source prépondérante d’œstrogènes.

Au cours du cycle menstruel, durant la phase folliculaire, la production d’œstrogènes par le follicule en développement est sous la dépendance de la FSH (avec un taux de LH suffisant). Le taux d’oestradiol, faiblement croissant au début du cycle, augmente d’avantage et atteint un “pic” 12 à 24 H avant le pic de LH. Le début de la phase lutéale est caractérisé par une sécrétion importante d’oestradiol, de progestérone et de 17-hydroxyprogestérone. La fin de la phase lutéale se caractérise par une chute abrupte de ces 3 hormones et l’apparition des menstruations.

Chez l’homme, la biosynthèse testiculaire d’oestradiol est très faible. Une augmentation du taux d’oestradiol peut être observée en cas de cancer testiculaire.

Intérêt clinique – Interprétation des résultats
Le dosage de l’oestradiol et, dans une moindre mesure, celui de l’oestrone se situent avec ceux de FSH, LH et progestérone parmi les tests de base de l’exploration de la fonction ovarienne

La “normalité biologique” du cycle menstruel s’interprète en fonction des valeurs obtenues pour les paramètres biologiques (oestradiol, FSH, LH, progestérone, prolactine,. . ) à un moment déterminé du cycle, de la longueur du cycle et du temps pendant lequel des quantités déterminées d’hormones auront été sécrétées. La régression de l’hormonogénèse ovarienne en période de pré-ménopause se traduit par une baisse du taux d’oestradiol qui s’accentuera encore pour atteindre les valeurs basses de la ménopause. L’oestrone, qui peut être synthétisée en périphérie, à partir des androgènes circulants (origine surrénalienne), grâce à l’enzyme aromatase, devient au cours de la ménopause un œstrogène quantitativement plus important que l’oestradiol.
A noter que l’oestrone, stockée au niveau du matériel adipeux, a un taux circulant plus important mais aussi protecteur vis-à-vis de la déminéralisation osseuse chez les femmes ménopausées et en surpoids.

Le dosage de l’oestradiol est aussi utilisé dans l’évaluation des gynécomasties et des états de féminisation consécutifs à la production tumorale des œstrogènes.

Les taux d’oestradiol sont bas en cas de contraception orale.